Au fil du temps, de l’expérience et de nos apprentissages, nous avons pu acquérir et mettre en place une démarche et une philosophie de projet.

Cette démarche de projet s’appuie sur une contextualisation systématique de l’intervention. Sur tous nos projets, nous nous attachons à intégrer une dimension sensible. Percevoir, pratiquer, expérimenter les sensations et composantes qui structurent le site de projet et son contexte par l’immersion physique. Sans limites prédéfinies, nous veillons à comprendre ce qui fait l’essence et l’âme du site, les interactions avec son environnement. Cette immersion physique, est associée une dimension bibliographique et cartographique.  Ce travail d’analyse en épaisseur intervient après une approche sensible du site, afin de  laisser place libre à toutes les perceptions, c’est donc bien souvent en plusieurs étapes, avec des allers-retours que nous nous forgeons une connaissance du site.

Nous intégrons la dimension humaine à la démarche de projet dès la phase de diagnostic, même si cette dimension n’est pas abordée par le cadre de la mission. Nous souhaitons que chacun de nos projets soit cohérent, porteur de sens, répondant aux attentes de la population. La convention européenne du paysage définit « le paysage est une partie de territoire tel que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations », à notre sens, le projet de paysage doit donc nécessairement traduire ou exprimer le dimension humaine. Il est de notre rôle en tant que paysagiste d’intégrer, imaginer, questionner, anticiper la dimension du désir des populations dans le projet de paysage. Nous nous sommes donc attaché, au fil du temps à intégrer cette dimension à nos projets, la variété de nos implications, engagements, emplois nous permettent d’appréhender aujourd’hui différentes dimensions de projets, différents acteurs, publics ou privés, sans parti pris, avec beaucoup d’humilité pour percevoir et intégrer la dimension de l’humain dans notre démarche de projet.

La dimension du développement durable fait également partie intégrante de notre démarche de projet, nous intégrons cette dimension même si elle n’est pas exprimée dans la commande. Parfois elle répond à des mesures de bon sens, intégrable facilement au projet, souvent, elle nécessite une argumentation, des explications, nous nous attachons à formuler des réponses justes, à emmener le maitre d’ouvrage plus loin que ce qu’il imaginait pour formuler des réponses ambitieuses, mais réalistes aux problématiques de développement durable.
Lors de la phase de formalisation du projet, nous mobilisons nos compétences créatives pour composer un projet répondant aux enjeux définis en phase de diagnostic. Qu’importe l’échelle d’intervention, nous veillons à formuler des propositions porteuses de sens, répondant aux attentes. Nous mobilisons nos compétences de médiateur pour exprimer les intentions du projet, questionner sur leur compréhension ou intégrer des amendements, nous utilisons pour ce faire différents médias comme le croquis, la photographie, le plan, la coupe , le bloc-diagramme adaptant alors ces outils en fonction des interlocuteurs ou messages.

Nous avons pu acquérir avec le temps une solide connaissance du vivant, nous la questionnons encore régulièrement en nous attachant à pratiquer le métier de jardinier, observer, essayer, pratiquer, faire, participent à notre processus d’apprentissage. L’expérience et la pratique nous ont également permis d’appréhender différentes dimensions des composantes d’un projet de paysage. Nous attachant à aborder toutes échelles de projet, nous disposons aujourd’hui de la pleine capacité à traduire concrètement le désir de paysage qui émane du projet en phase opérationnelle sur le chantier ou à les traduire dans des documents d’actions, chartes, schéma d’aménagements, carnets de recommandations…

La réussite d’un projet de paysage se questionne sur le temps long, nous veillons à prendre du recul sur les projets réalisés et revenons régulièrement sur ceux-ci. Le travail collaboratif, l’échange, l’implication des acteurs, la traduction de leurs désirs dans le projet et la formulation de réponses cohérentes, créatives, innovantes, respectueuses du site et de l’environnement sont à notre sens les leviers de réussite d’un projet.

C’est cette démarche que nous défendons aujourd’hui, que nous mettons en place ou questionnons quotidiennement dans notre pratique professionnelle ou d'acteurs de la société civile.
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